Il était tôt le matin. Dvir Resler, soldat dans la brigade Golani, ouvre les yeux au parfum venant des champs. En ce moment de fête, il se souvient de l'odeur des schnitzels que sa mère prépare, avec nostalgie. Un sourire se dessine sur son visage en pensant à cela, puis il réveille doucement Zvi et Azoulai, ses compagnons de chambre, qui se retournent de l'autre côté.
Soudain, une série d'explosions puissantes déchire le calme de l'aube. « Levez-vous, levez-vous ! » crie Dvir en les secouant. «Vite, venez ! » Et les trois se précipitent ensemble vers l’abri le plus proche. Dvir laisse ses compagnons à l’intérieur et court vers les abris voisins, jetant un coup d'œil pour s'assurer que les autres sont en sécurité. «Des bombes de mortier, » pensa-t-il, « restons quelques minutes dans le bunker, puis nous sortirons leur montrer à qui ils se sont attaqués. »
Mais les minutes s'allongent. Les sirènes d'alerte font place à présent à des cris en arabe. Des terroristes ont pénétré dans la base, Dvir réalise soudain puis se précipite immédiatement vers la porte de l’abri. Celle-ci n'est pas verrouillée, ce qui les expose, mais il ne renonce pas. «Tenons bon, tous les trois », propose-t-il en se plaçant en première ligne. Dvir est robuste, Zvi et Azoulai sont plus minces. Mais aucune hésitation ne les gagne. Il enveloppe la poignée de son énorme poing et la verrouille de l'intérieur. Zvi et Azoulai saisissent sa main. «Tous ensemble» , lui disent-ils, sachant que sa force les protégera.
Ainsi, avec un poing de fer, les trois restent résolus à ne pas abandonner.
Soudain, la poignée bouge. Des voix en arabe se font entendre de plus en plus près. Dvir fait signe à ses amis de se taire et renforce sa prise.
Les terroristes intensifient leur force sur la poignée, menacent, donnent des coups de pied.
Mais le triple poing n’est pas prêt de se briser. Les terroristes pensent qu’avec un peu plus de force ils y arriveront. Ils ne comprennent pas que, dans ce poing, Dvir y met à ce moment-là tout son amour et sa préoccupation pour ses amis. Et ils n'ont aucune chance d’y arriver.
Après des heures de lutte acharnée sur la porte, les terroristes décident de placer une charge explosive pour faire sauter l’abri.
L'explosion se produit, mais ce dernier reste verrouillé. Dvir, qui était en première ligne, est tué, mais ses amis restent en vie.
Son amour pour ses amis les a sauvés même dans sa mort. Ce poing de fer devient à présent la résonance d’une main ouverte qui répand l'expression d'une amitié profonde, pour tous ceux qui entendent son histoire.
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